Récit N°10

Publié le par maybruce

 

LA JOURNEE DE TOUS LES DANGERS

 « Mais la région grouille de soldats. »Répliqua Juanita

« Nous passerons à travers les filets les filles, je connais quantité de sentier. »

Ils arrivèrent à l’hacienda au début de l’après midi. Ricardo le contremaître les attendait de pied ferme.

« J’ai conduit père Emmanuel à la petite maison. »

« Ne dis plus père Emmanuel mais Pablo l’idiot si quelqu’un t’interroge, mais où est Isabel? »

« Dans son lit, elle va mal. »

« Elle va mal, Je vais la voir, puis je conduis Martine à la maison elle aussi, je reviens et nous partons avec Juanita pour un long voyage, je te confie Isabel Ricardo. »

« Faites moi confiance. »

Riberio passa quelques heures avec Isabel tandis que le reste de la maisonnée faisait la sieste avant l’action.

« Merci pour tes bons soins Riberio, merci pour ta magie, va rejoindre Juanita, profite de l’instant aime la le plus fort que tu le peux, nul ne sais ce que demain sera fait, va je vais dormir maintenant, j’ai sommeil. » 

Le soir tombait Riberio tenait Juanita dans ses bras

« Il est temps que j’aille conduire Martine et Emmanuel il faut compter quatre heures aller et retour. Je reviendrais à la nuit noire et demain nous partirons pour longtemps, fais tes bagages durant ce temps, nous prendrons trois chevaux. Deux pour nous et un pour les bagages. A bientôt ma jolie tourterelle. »

« A bientôt mon amour. »

Riberio revint à l’hacienda vers dix heures du soir après avoir amené « soeur Martine » et « père Emmanuel » dans la petite maison à la limite de la propriété. La maison était surnommée « la maison d’Isabel ».Elle était couverte de tuiles rondes et les murs étaient recouverts de crépi ocre se détachant par plaques. La maison comportait deux pièces de quinze mètres carrés chacune environ. En plus de la porte elle comportait deux petites fenêtres. Le paysage alentours était désolé, le vent soufflait dans les arbres rabougris de la sierra Leone. Ricardo avait recommandé aux deux habitants provisoires de ne pas faire de feu à cause des indiens, ils avaient juste allumé une vieille lampe à pétrole en prenant soin  de fermer les volets. Ils n’avaient pas envie de dormir et ils discutaient de leur vie future.  

« Que faisons nous Martine ?. »

« Je ne sais pas, je vais voir, il est encore trop tôt, notre voyage sera long, pour arriver en France. » 

«  Veux-tu devenir ma femme? »

«  Mais que fais-tu d’Isabel, ne va t-elle pas venir avec toi? »

« Non elle ne viendra pas, elle ne va pas abandonner l’Hacienda. »

Puis ils apprirent à mieux se connaître, ils racontèrent leurs vies respectives avant le Mexique et après le Mexique. Les heures passaient et s’égrainaient  comme un chapelet, ils ne virent pas le temps passer. Et doucement Emmanuel se rapprochait de plus en plus de Martine. Il la pris par l’épaule et chercha ses lèvres. Elle le repoussa doucement et sans brutalité.

« N’en as tu pas envie? »

« Je te mentirais si je disais non, mais Isabel est mon amie et je ne veux pas la trahir, pas avant d’avoir quitté le Mexique. »

« Nous ne retournerons plus à l’hacienda, veux-tu devenir ma femme maintenant sans plus attendre, de grands dangers nous guettent et nous ne savons pas ce que demain sera fait, je t’aime depuis longtemps, n’ai je pas assez attendu et toi n’attends-tu pas. »

Martine sourit, ses yeux en amandes se plissèrent

« Nous avons encore deux heures, même trois avant que Riberio ne vienne. »

« Alors ne perdons plus de temps, embrasse moi, ne te presse pas c’est la première fois, mais j’ai confiance car moi aussi je l’aime, embrasse moi. »


Publié dans Recits

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