JEAN LE TEMPLIER 5
AICHA
La vaste pièce orientale du palais du prince Aziz comportait un bassin dans son centre dont l’eau était renouvelée, le sol était recouvert de céramique ainsi que les murs comme si elle lisait les pensées Aïcha dit.
« Il s’agit d’une ancienne demeure gallo-romaine remise au goût du jour par les sarrasins. »
Jean changea de conversation.
« Comment vous apprêtez-vous à finir cette soirée. »
« J’ai peur messire. »
« Laissez moi faire, vous ne serez pas brutalisée. »
« Que comptez-vous faire? »
« Voulez-vous faire ce que je vous dis de faire, bien entendu il s’agit d’un jeu, avez-vous confiance. »
« Ma raison me dit d’avoir confiance, le reste je ne sais. »
« Et bien déshabillez-vous et allons nous baigner n’ayez crainte je ne vous approche pas pour le moment. »
Aïcha joua le jeu, rassurée que le templier reste à plus de deux mètres.
Ils restèrent un moment dans l’eau une demie heure peut être, Jean se rapprochait mais Aïcha se reculait.
« Et bien je propose que nous mettions chacun un bandeau sur les yeux et surtout ne l’enlevez pas. »
« Je veux bien. »
Jean retrouva assez facilement Aïcha sans qu’elle ne se rende compte de sa présence, ils recommencèrent une fois encore.
« Touché. » dit Jean j’ai gagné.
« Recommençons. »
A la troisième fois jean entendit un cri, un bruit et ressentit une énorme éclaboussure.
« Vous allez finir par vous fracasser le crâne. »
Il enleva son bandeau et tendit la main pour l’aider à sortir de l’eau.
« Bon je vous propose un jeu plus pacifique, il s’agit du jeu du parchemin, de l’épée et de la pierre, vous serrez votre main derrière votre dos puis vous l’amenez rapidement devant vous et je fais de même, si je serre la main comme vous personne ne gagne, si je mets ma main étendue, le parchemin entoure la pierre et je gagne, si mon index est tendu vous gagnez car l’épée se brise sur la pierre, avez-vous compris ?. »
« Je le crois, si je décide d’étendre la main et si vous tendez votre index, je perds car l’épée coupe le parchemin, par contre si vous tendez votre main fermée je gagne car le parchemin recouvre la pierre. »
Remarque : Il s’agit de la forme primitive du jeu enfantin : pierre, ciseaux et papier.
« Nous faisons trois parties de dix jeux chacun, celui qui gagne soumettra l’autre à une épreuve. »
« Laquelle ? »
« Notre inspiration nous guideras alors, l’épreuve devra aider à résoudre votre tourment, bien entendu. »
Ils commencèrent, Jean remporta la première partie facilement.
« Mais comment faites-vous ?. »
« Je ne sais. »
« Je n’ai plus qu’à me soumettre à votre épreuve. »
« Non, je vous laisse encore une chance. »
« Bon allons y. »
Il gagna de nouveau
« Et bien je n’ai plus qu’à me soumettre, que dois je faire ? »
« Tournez vous et levez les bras. »
« Pourquoi faire, non pas cela. »
Elle venait de comprendre trop tard, Jean entreprit de lui chatouiller les côtes, elle tomba à terre en se tordant de rire.
Remarque : Au regard des connaissances actuelles, Jean tente de briser un des anneaux de la cuirasse caractérielle chère à Willem Reich.
Aïcha riait tellement que Jean s’arrêtait pour la laisser reprendre son souffle.
« Demandez-vous grâce ? »
« Non.. »
Il continuait, s’arrêtant de temps à autre posant trois fois la même question, Aïcha était presque complètement épuisée.
« Je demande grâce. »
« Remettez- vous et reprenons notre jeu. »
« Ah non, vous allez encore gagner. »
« L’épreuve sera moins dure, il s’agira de caresses cette fois. »
Ils reprirent le jeu, mais Aïcha sentait qu’elle savait à l’avance ce que Jean allait faire, ainsi ils se retrouvèrent souvent à égalité.
« Vous voyez votre perception commence à s’aiguiser. »
Jean gagna néanmoins la troisième partie.
« Comment avez-vous fait?. »
« J’ai essayé de ne penser à rien, mais je n’ai pas réussi tout le temps. »
« Qu’aller vous me faire subir ? »
« Rien de redoutable, il s’agit de l’épreuve finale, je m’asseois sur ces coussins et vous vous asseyez sur mes genoux et nous attendons. »
« Quoi ? »
« Venez, vous le verrez bien. »