Jean le templier 8
« Nous resterons quelques jours dans la montagne puis nous nous installerons dans le repaire d'Hymbert » Dit Maitre Aziz
« Mais comment se fait-il ?. »
« Et bien simplement, les hommes de Saladin l'ont investit tandis que le gros de la troupe assiègent le palais puis ils lui ont tendu un piège. »
« J'espère qu'Hymbert est mort. »
« Non, il a réussi à s'échapper avec une vingtaine d'hommes il va s'en retourner en Provence. »
« Mais comment savez-vous tout cela ? »
« En faisant un somme répondit Maitre Aziz.
« Je ne comprends pas ? »
« Je t'enseignerai plus tard. »
Dans le petit village troglodyte, les hommes de Saladin finissaient de couper la tête des survivants puis ils enterraient les cadavres dans le désert.
« Sultan je ne comprends pas, d'habitude vous vous vous montrez clément dit » Boudiouf un des lieutenants.
« Je ne tue jamais les prisonniers sauf les bandits de grand chemin comme ceux d'Hymbert ou les Templiers. »
« Mais pourquoi ? »
« Pour ne pas encourager les croisés à faire de même, sans des hommes tel qu'Hymbert nous pourrions très bien nous entendre, le prophète n'a-t-il pas dit que les chrétiens et les juifs n'avaient rien à craindre d'Allah. »
« Mais alors, que devient la guerre sainte ? »
« La guerre n'est jamais sainte, Boudiouf. »
« Mais alors pourquoi les templiers ? »
« Et bien les templiers combattent les hospitaliers et cela doit cesser. »
« Qu'allez vous faire sultan ? »
« Et bien reprendre Jérusalem. »
« J'espère que vous allez tuer tous les chrétiens ?. »
« Certainement pas, il y a encore de nombreux musulmans à Jérusalem. »
« Ne craignez-vous pas une nouvelle croisade ? »
« Nous verrons bien, et puis les croisades s'épuisent. »
Deux jours passèrent, la petite troupe se présenta aux portes de la forteresse naturelle.
« Je t'attendais Maitre Aziz, je vais partir, je te laisse une petite troupe de Kurdes, quel est cet homme dit Saladin en désignant Jean. ».
« Un templier prisonnier ? »
« Quoi, tu ne lui as pas coupé la tête. »
« Non, car c'est l'amant de la princesse Aïcha, voudriez-vous briser le cœur de la princesse ? »
« Certes non, mais quel choix !, j'ai fait quérir la femme de Guy de Lusignan, mon prisonnier. Bon je pars à Jérusalem. »
Maitre Aziz brûla de l'encens, jeta du sel et de mystérieux liquides aux quatre coins cardinaux du village
« Que faites-vous ? » Dit Jean.
« Nul travail spirituel n'est possible, les émanations astrales sont terribles, je les chasse ou plutôt je les transforme, dès demain tu commences ton entraînement. »
« De quoi s'agit-il ? »
« Ne sois pas impatient, tu le sauras assez tôt. »
Le lendemain Maitre Aziz se leva en sifflant.
« Jean, ton âme est aveugle et en plus sourde, hors, elle possède des yeux et des oreilles sa perception doit être augmentée. »
« Dois-je effectuer des contemplations ? »
« C'est une manière qui convient aux contemplatifs mais tu es un guerrier, alors c'est par les armes que tu réveilleras ton âme. »
« Je ne comprends pas... »
« C'est simple, tu endosses ta côte de mailles, ton casque, ton bouclier, nous te donnerons une épée en bois et nous te bandons les yeux. »
« L'adversaire aura lui aussi les yeux bandés ? »
« Non bien sûr, tu devras deviner sa présence et parer ses coups, il possèdera lui aussi une épée en bois, mais il n'aura ni bouclier ni côte de mailles. »
« Mais c'est impossible. »
« Impossible n'est pas Kurde, car se serons des guerriers Kurdes, bien entendu tu mettras ta tunique de templier pour faire plus vrai. »
« Je peux réussir, si j'imagine qu'Hymbert est en face de moi. »
« Surtout pas, moins tu imagineras plus tu réussiras , le but est de te passer d'idées le plus possible, alors ce sera l'âme qui prendra le contrôle et te protègera. »
Le premier jour Jean entra le corps pleins de bleus et le casque cabossé et il en fût de même pour les trois jours suivants puis il réussit à parer quelques coups les deux autres jours.
« le septième jour arrive et tu peux gagner pour atteindre ta quatrième initiation, les kurdes n'ont jamais tant ri et ils prennent de plus en plus d'allant, la première victoire est à ta portée. »
Effectivement Jean battit un premier adversaire un tout jeune guerrier inexpérimenté, puis il gagna sur de plus en plus de guerriers ou bien il les neutralisa, deux hommes pourtant lui résistait ; il s'agissait de Guido le père du petit Mateo prisonnier lui aussi et de Bartouf un guerrier silencieux.
« Ton premier adversaire spécialiste du bâton à deux mains est trop rapide pour toi. » Dit Maitre Aziz
« Pour le deuxième je ne sens rien venir. »
« Alors quelle est ta conclusion ? »
« Je ne sais Maitre Aziz. »
« Et bien il a tout simplement les mêmes facultés que toi et vos pouvoirs s'annulent. »
« Que se passe-t-il si lui aussi porte une bandeau ?. »
« Bonne idée essayons dès demain dit Maitre Aziz. »
Au grand amusement des cavaliers kurdes Jean et Bartouf avaient beaucoup de mal à se rencontrer et leurs armes de bois ne rencontraient que du vide.
« Bon maintenant, il me faut quatre hommes, qui se porte volontaire ?; Jean et Bartouf vous combattrez ensemble. »
Les doigts se levèrent nombreux Aziz en prit quatre au hasard qui étaient bien content d'étriper le templier et le sinistre Bartouf mal aimé de la petite troupe. Jean sentait merveilleusement bien d'où venait les coups et les assaillants se trouvèrent rapidement mis à terre.
« Bon maintenant vous enlevez vos bandeaux, huit hommes pour les combattre. »
« Nous sommes épuisés et le soleil est fort Maitre Aziz » dit l'un des hommes. les volontaires n'étaient pas très nombreux.
« Bon laissons cela qui peut combattre Jean. »
« Moi dit Guido. »
L'adresse au bâton de Guido était diabolique, Jean devinait fort bien où allait venir les coups mais sa pensée n'était pas aussi rapide que le bâton. »
« Jean, la seule manière de gagner c'est si tu ne fais rien, si ce n'est plus toi qui fait, si tu es le guignol de ton arme qui tire les ficelles. » Dit Maitre Aziz
Mais ce n'était pas facile , Guido gagna finalement, les guerriers Kurdes qui finirent par se présenter furent par contre rapidement défaits.
« La quatrième initiation est terminée dit Aziz demain nous partons aux Indes. »
« Mais comment irons nous ? »
« Par la mer rouge, Guido nous emmènera en bateau, connais-tu le chemin Guido ? »
« Non, mais je sais que c'est sur l'autre rive, j'ai déjà été jusque Zanzibar là où les hommes sont noirs, j'ai même été sur une grande île (Madagascar) avec Matéo »
« Puis nous irons jusqu'au nord des Indes il faut d'abord que nous traversions l'Egypte."