JEAN LE TEMPLIER 9

Publié le par maybruce

 

 Maitre Aziz supervisait les préparatifs du départ. La petite troupe devait traverser un désert pour arriver à la mer rouge. Le chariot transportait des barriques d'eau pour deux jours chevaux compris, la nourriture, plus les instruments d'alchimie. Aïcha tenait les rênes du chariot. A bord se trouvait Guido et sa femme , plus Matéo et Raïcha les deux enfants, il y avait peu de place. Jean, Maitre Aziz et Badiouf suivaient à cheval. La petite troupe quittait la Palestine pour rentrer dans le désert du Sinaï, deux haltes étaient prévues pour faire le plein d'eau.

« Nous sommes suivis je le sens» dit Maitre Aziz

« Par qui ?; » dit  Jean.

« Le reste de l'armée d'Hymbert. »

« Mais que nous veulent-ils ? »

« Nous tuer. »  Répondit Maitre Aziz.

« Gagnons le désert rapidement, ils n'ont pas de provisions d'eau ils renoncerons. » dit Badiouf.

« Nous n'avons qu'une heure d'avance. » dit Aziz et le désert est à un jour c'est peu d'autant plus que nous avançons lentement avec le chariot.

« Ne pouvons nous pas nous cacher. » dit Badiouf

« Non car nous n'avons pas assez d'eau. »

« Abandonnons le chariot. » dit Jean

« Même réponse » dit Maitre Aziz

« Allons tendons leur un piège. »

« A trois contre vingt, nous ne sommes pas assez nombreux. » dit Aziz.

« Alors il n'y a pas de solutions. » dit Bodiouf

« Vous n'en avez trouvé que deux, hors il y en toujours une troisième et même plusieurs, c'est une illusion de croire qu'il n'existe que deux solutions, le deux appelle le trois, c'est une règle universelle, je propose que nous fuyons, mais également que nous les affrontions. »

« Mais comment » dit Jean.

« Il existe plusieurs façons. »

Aziz avait élaboré son plan,

« Jean tu reste avec moi, Bodiouf tu reste dans le chariot et tu prépare

les surprises. »

La petite troupe de poursuivants était visible au loin, il y avait bien vingt cavaliers Hymbert  compris, certains portaient de lourdes côtes de mailles, d'autres pas.

« Vois, nous allons utiliser la différence de vitesse. »

« Et comment » dit Jean.

« Laissons les approcher. »

En une heure environ les poursuivants n'étaient plus qu'à trois cents pieds. »

« C'est le moment au galop. »

Les poursuivants se mirent au galop et il semblait évident qu'ils rattraperaient rapidement le lourd chariot, Jean et Aziz légèrement vêtus étaient par contre plus rapides.

« C'est le moment. »

Jean et Aziz bifurquèrent subitement et les cavaliers s'arrêtèrent pour savoir qui poursuivait Jean ou Aziz et qui poursuivraient le chariot, Hymbert hésitait, puis il opta pour moitié, moitié.

Jean et Aziz étaient déjà loin, certains cavaliers ne croyaient pas les rattraper, d'autres lançaient leurs chevaux au galop. Au bout de trois ou quatre minutes Aziz dit.

« Maintenant. »

Puis il fit demi tour et Jean fit de même puis Aziz tira son arc et alla à la rencontre des poursuivants, seuls les Mamelouks savaient tirer à l'arc tout en chevauchant, Aziz en toucha trois, Jean se dit que sa précision était presque surnaturelle, il en blessa deux à l'épaule droite et un à l'épaule gauche (C'était un gaucher.). Jean se trouvait entouré  de trois adversaires, il en désarçonna deux et tua le troisième, mais il se retrouva à terre chutant lourdement, il sortit son épée faisant face aux deux adversaires.

Aziz, quand à lui blessa encore deux cavaliers avec son épée flamboyante, les deux autres s'enfuirent. Jean reçu du sable en pleine figure et se trouva aveuglé momentanément, mais il continua à combattre.

« Fuyons dit un des hommes ce n'est pas naturel il est aveuglé et combat comme si ne rien n'était. »

« Tu as raison, ce sont des démons. »

« Jean, en selle vite allons prêter main forte à nos amis. »

Les poursuivants du chariot étaient tout près maintenant et se demandaient bien pourquoi deux défenseurs étaient partis, mais ils ne se posèrent pas longtemps la question, un carreau d'arbalète tua net un des hommes puis dans les secondes qui suivirent deux autres.

« Eloignez vous » dit Hymbert.

Bodiouf tendit une des trois arbalètes à Guido qui les rechargeaient, mais Hymbert avait compris, il se tenait hors de portée et avait disposé ses hommes en demi-cercle. Il avait aussi remarqué que le chariot en bois comportait des angles morts et ils se rapprochaient en suivant des angles morts.

« Il a compris » dit Badiouf. « Il faudra que je monte à cheval,  Aïcha arrête le chariot fuir est inutile. »

« Mais tu es seul contre sept. »

« Mais ils sont dispersés et Maitre Aziz va revenir » dit Bodiouf.

Le chariot s'immobilisa, Bodiouf sauta sur son cheval qui était attaché par la bride au chariot puis il se précipita vers les premiers cavaliers. Il ne pouvait être partout à la fois, deux cavaliers sautèrent sur le chariot pour s'emparer d'Aïcha, mais Guido veillait avec son bâton ferré, ils se retrouvèrent à terre assommé.

Jean et Aziz revenaient, Aziz blessa un sixième homme

Le bâton était catastrophique pour Hymbert il ne lui restait que cinq compagnons cinq étaient morts, huit étaient prisonniers et le reste s'était enfui. Il décida de s'enfuir au plus vite.

Aziz ramena tous les blessés avec l'aide de Jean, ceux-ci étaient terrorisés.

« Tuez-nous vite, c'est cela que nous demandons. »

Aziz les soigna.

« Vous êtes libre, à une condition. »

« Laquelle » dirent-ils en cœur.

« Vous promettez sur la bible de ne plus voler, de ne plus faire de mal aux personnes et de renier Hymbert, je suis magicien et je le saurais si vous ne le faites pas. »

« Nous le promettons. »

« Bien, je sais que vous n'allez pas changer en un jour aussi je vais attacher sept d'entre vous quand au huitième je le relâcherai dans quelques heures, ainsi je sais que vous ne me suivrez pas. »

Le voyage se passa sans encombre jusqu'à la prochaine halte autour d'un puits et d'une grotte aménagée.                   

Publié dans Recits

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