ANTOINE LE VICTORIEUX 20
LES DERNIERES ANNEES D’ANTOINE
« Le maître est mort, le maître est mort. » Hurla Bellema
« Mais je ne saurais jamais ce que sont les quatre lys. » Dit Quintus.
« Le tetractys. » Dit Antoine
« Un malheur va bientôt arriver. » Dit Romaric.
« Je pense que nous vivons nos derniers jours dans l’oppidum. » Renchérit Antoine.
Pourtant la vie se poursuivait durant encore sept ans sans que des événements notables aient lieu. Bellema poursuivait l’enseignement du maître tant bien que mal, sans changer ni l’heure ni le lieu.
« Vois-tu Quintus, il y a quatre lys et chacun ont trois pétales cela fait douze, un plus deux égal trois, quatre et trois égal sept, chaque lys a trois couleur ... »
« Je ne comprends pas comment douze peux faire trois. »
« Tu additionne chaque chiffre et .... Je ne sais plus où j’en suis. »
« Moi non plus. » Dit Quintus
« Bon, nous terminons pour aujourd’hui a demain si tout va bien. »
Le lendemain tout alla mal.
« Général une armée immense se dirige vers nous. »
« Combien d’hommes?. »
« Innombrable »
« C’est à dire. »
« L’équivalent de dix légions. »
« Cela fait quatre mille hommes. » Dit Quintus
« Non cela fait douze fois plus. »
« Mais quatre cela fait bien dix. »
« Non cela ce n’est pas la même façon de compter. » Dit Antoine il continua.
« Nous ne sommes pas assez nombreux, nous n’avons pas assez de bétail, ni de blé. »
« Allons nous leur laisser l’oppidum. » Dit Romaric.
« Centurion à combien de jours sont-ils?. »
« Deux tout au plus. »
« Alors il ne reste qu’une solution. »
« Laquelle, et si nous nous rendions. » Dit Quintus.
« Nous serrions morts, ni songe pas, il ne reste que la fuite. »
« Antoine vous allez nous diriger. » Dit Bellema.
« Non je reste, c’est toi qui amèneras les habitants vers Cenoman, moi je reste. »
« Moi aussi. »Dit Romaric.
« Et moi aussi. » Dit Quintus.
« Toi, mais sais-tu que la mort est au bout du voyage. » Dit Antoine.
« Non, je vais ruser. »
« Bon plus de temps a perdre, les enfants, les femmes prennent immédiatement la route en amenant le maximum des denrées dans les chariots, les hommes installent des feux dans chaque maison, il faut donner l’illusion que l’oppidum est habité, les soldats préparent les tours de combat au premier étage, dix balistes, au deuxième des lances javelots a tirs multiples, au troisième des catapultes, je prendrais une tour. »
« Moi la deuxième. » Dit Romaric.
« Et trois la troisième. »
« Es-tu sur. »Quintus.
« Oui. »
« Comme tu voudras. »
« Non nous ne pouvons pas résister nos soldats sont vieux a la retraite comme moi. »
Antoine approchait les quatre vingt ans comme Romaric. Quintus était plus jeune.
« Je te le répète Quintus tu n’as pas encore soixante ans, c’est bien jeune nous pouvons finir notre vie d’un instant a l’autre mais toi tu es plus jeune, persistes-tu?; »
« Je vais m’arranger. »
« N’oublier pas de placer les hommes de paille et n’oubliez pas les feux. »
Au soir du premier jour il ne restait que trois hommes dans l’oppidum, Antoine se leva pour son dernier jour.
« Quintus va chercher une torche et allume tous les feux dans les maisons. »
« Mais cela va user du bois, et il n’y a personne à chauffer. »
« Non, cela va donner l’illusion. » qu’il y a quelqu’un.
« Les voila » dit Romaric.
L’horizon était noir de monde, ils se trouvaient maintenant à moins de dix kilomètres.
« Quintus, tu as bien compris, tu coupes les cordes des arcs, tu monte d’un étage, tu coupes les cordes des lances javelots, et ensuite tu montes d’un étage et tu coupes les cordes des balistes. »
« Combien de temps penses-tu faire illusion. » Dit Romaric.
« Pas plus de trois heures, je le crains, Quintus va allumer les feux, puis tu montes dans ta tour. »
Romaric avait fait monter son cheval sur sa tour.
« Mais il ne va pas redescendre. » Dit Antoine.
« Comme moi il est vieux, il a vingt deux années, nous mourrons ensemble. »
La horde approchait, le bruit des chariots et des sabots de chevaux résonnait dans la ville, les barbares fouillaient toutes les maisons en ruines, de loin les flammes s’élevaient des dernières maisons encore debout. Antoine savait que c’était la fin de la ville. Ils avaient aperçu la fumée et des petits groupes s’approchaient de l’oppidum, puis revenaient, puis repartaient.
« Quintus pourquoi as-tu fais partir un arc, ils sont hors de portée. »
« Pour leur faire peur. »
« Ils sont bien trop nombreux pour avoir peur. »
Ils se tenaient a distance durant deux heures, il était visible qu’ils élaboraient un plan d’action.
« Je pense qu’ils vont attaquer la barricade à la place pont mobile et lancer une attaque en force. »
« Mais il y a un fossé. »
« Ils trouverons le moyen, au fait dépêche-toi remonte dans ta tour. »
« Oui c’est vrai. » Dit Quintus.
Ils entendaient une immense clameur, au premier rang se trouvait des hommes munis de cordes avec des grappins, derrière des hommes avec d’immenses échelles. Ils ont l’habitude d’investir les villes pensa Antoine. Derrière encore suivait les archers. Ils étaient des milliers. Ceux-ci tirèrent en tir plongeant, une pluie de flèches tomba derrière les palissades, protégés par les pluies de flèches les grappins, les échelles tombaient sur les palissades. Antoine actionna les flèches
« Quintus que fais-tu ?. »
« Le couteau coupe mal. »
« Prend une épée. »
« A oui. »
Des grappes d’hommes s’accrochent aux cordes et aux échelles, les dégâts des javelots et des balistes étaient minimes vu le nombre. Les munitions étaient déjà épuisées. Les barbares se tuèrent quand même quand la palissade céda sous le poids, rien ne les arrêtait, déjà ils plaçaient des échelles au dessus du fossé. c’est là qu’ils découvrirent le pot au roses. Une immense clameur de déception couvrit l’oppidum.
« Quintus reste ici. »
Quintus comme de si rien n’était descendit de la tour.
« Je suis un prisonnier, ne tirez pas. »
« De qui es-tu prisonnier?. »
« Des romains. »
« Mais tu es romain toi même. »
« Oui, pourquoi. »
Une grappe humaine le déshabilla et l’amenèrent prés des poteaux pointus. Antoine devina qu’ils allaient l’empaler. Il pris son arc et une flèche enduite de poison.
« En plus de ta noblesse de coeur, j’espère que ta tête sera pleine lors de tes prochaines vies. »
Puis il tira. Les barbares dépossédés de leur proie tirèrent vingt flèches qui atteignirent Antoine qui tomba raide mort. Il restait Romaric.
« Prenez le vivant. » Dit le chef qui ne vit pas venir la francisque qui lui fendait le crâne. Puis Romaric monta a cheval qui ne voulait pas sauter dans le vide.
« Allez saute. » Il enfonça un peu l’épée dans le flanc du vieux cheval qui se jeta dans le vide. Puis il mourut à son tour transpercé par les lances. Les barbares mirent le feu et démantelèrent toutes les fortifications car ils jugeaient l’oppidum trop petit, le feu dura trois jours. Ils évitèrent Cenoman jugé lui aussi trop petit et trop difficile à prendre. Ce fût la première grande invasion, des Huns.