Nous avions une nouvelle maison plus proche du port et nous possédions cinq bateaux et un artisanat de fabrique de pâté de poissons nous allions le porter jusqu’à Avignon et sans doute à Lyon les jours prochains. Nous travaillions beaucoup heureusement les jours féries étaient nombreux pour fêter tel ou tel saint, jours que nous consacrions au plaisir de la vie et à l’amour et un peu à la messe pour ne pas nous faire remarquer.
Deux ans passèrent ma tante était partie en Egypte et je ne devais plus la revoir durant dix longues années. Elle avait pris cette décision car elle passait de plus en plus pour une sorcière et devenait de plus en plus suspecte et pour tout dire satanique. Elle devait revenir avec une autre identité.
Le père de Peyre mourut et bien qu’il fût déshérité sa soeur lui donna sa part d’héritage nous pouvions de cette manière rembourser Mateo qui avait maintenant des cheveux blancs.
« Rosalla je t’offre tout de bon coeur mais en revanche je te demande un service. »
« Lequel oncle Mateo. » ce n’était pas mon oncle mais je l’appelais toujours ainsi.
« Et bien voila ma nièce mariée à un sarrasin des environs de Tunis vient de mourir et son mari également tous deux de la peste et ils ont deux petites filles qui elles sont vivantes veux-tu t’en occuper? »
« Je peux les prendre et vous rembourser. »
« Non Oncle Mateo t’offres bateaux c’est mon cadeau de mariage, malgré tes soupes à la grimace, veux-tu de mes petites nièces? »
« Oh oui. »
« Tu ne te rends pas compte du soucis que tu m’ôtes ma nièce, ma petite Rosalla, je commence à être vieux pour m’occuper de ces deux diablesses. »