VIETNAM 3

Publié le par maybruce

 

            Assis dans le palais le nouveau juge se frottait les mains et était satisfait de son coup, il avait indiqué un mauvais chemin au nouveau gouverneur et ce chemin passait par la jungle et  par le territoire des terribles Mo, qui étaient et sont encore des populations sauvages. Seuls de rares personnes ressortaient du territoire des Mo qui n’avaient pas leur pareil pour tendre des embuscades dans la jungle.

            Ainsi notre juge pensait qu’en l’absence du gouverneur il pourrait tisser les fils du pouvoir et ainsi se proclamer gouverneur d’ici un mois ou deux.  Pour l’heure il fallait faire peur à la population  par des sanctions exemplaires mais la ville était désespérément calme et la prison presque vide et il ne voulait pas commettre un faux pas en déjugeant le précèdent juge bien qu’il  fût  incroyablement  clément à ses yeux.

            Les deux frères allaient être les prochaines victimes  mais ils ne s’en doutaient pas encore.  Dans le centre de la ville vivait un médecin l’honorable Chen

( Guy .L )  comme souvent à cette époque seuls les biens portants payaient le médecin  , Chen était riche car il avait fait fuir les médecins des alentours et souvent il dissuadait les malades de venir.

            Les deux frères après avoir rudement vendus les buffles étaient partis boire et en se réveillant le lendemain de leur ivresse ils s’aperçurent que l’argent avait disparu, nul ne sait qui eu l’idée en premier  peut être l’eurent-ils tous les deux en même temps, ils décidèrent de cambrioler  le riche médecin . Le cambriolage tourna très mal et ils comparurent le lendemain pour le meurtre du médecin.

            « Vous avez tué l’honorable Chen. »

            « Non nous voulions juste le voler mais nous lui avons fait peur avec nos deux poignards et en fait il s’est tué lui-même. »

            « Vous avez des témoins. »

            « Oui une femme madame Li elle était pleine d’aiguilles. »

            « Elle ne veut rien dire. »

            « Mais demandez lui. »

            « Suffit, vous êtes condamnés à l’horrible supplice des cinq éléments. »

Schi Tuan rentra alors dans une terrible colère et traita le juge de tous les noms comme « Renard putride » « carcasse de porc puant »  le juge la fit sortir en la condamnant à la planche aux humiliations  puis à cent coups de fouets.

            Les deux frères étaient consternés le gardien de la prison aussi.

            « C’est quoi le supplice des cinq éléments. »

            « Et bien horrible supplice, ils vous entourent d’une grosse couche d’argile (Terre) puis ils vous attachent sur un gril ( Métal) puis ils mettent le feu en dessous (bois et feu)  et ils arrosent d’eau régulièrement pour que vous cuisiez plus lentement. Mais ne vous inquiétez pas  il faut aller chercher l’argile très loin, je ne vais pas vous perdre si vite entre temps vous pouvez demander une révision du procès au nouveau gouverneur. »

            « S'il vient. »

            « Oh je trouverais bien le moyen de vous faire évader. »

            Le juge s’impatientait et le gardien s’arrangeait  pour faire traîner les choses, deux jours passèrent puis le gardien revint hilare.       

            « Bonne nouvelle, le nouveau gouverneur est arrivé cette nuit, devant l’insistance de votre soeur et un dénommé Fang il veut bien seulement vous couper la tête. »

Les deux frères sautèrent de joie, le gardien revient une heure plus tard.

            «  Il a repris toute l’enquête, il veut bien vous condamner aux  travaux forcés. »

Ils sautèrent de joie encore plus haut  l’honorable gardien revint une demi heure plus tard

            « Encore de bonnes nouvelles vous êtes condamnés aux travaux forcés seulement la moitié du temps. »

Il constata la consternation chez les deux frères.

            « Bien alors c’est des bonnes nouvelles pourtant. »

            « Mais non, des travaux forcés la moitié du temps cela n’existe pas, c’est un idiot  donc il va se faire rapidement destitué et alors nous serons de nouveau condamnés. »

            « Mais vous ne l’êtes pas, votre soeur si regardez par la fenêtre. »

            La foule se pressait shi tuan était attachée à une sorte de planche inclinée à quarante cinq degrés, à coté d’elle se tenait  le nouveau gouverneur qui avait une belle prestance. Elle devrait être nue mais le gouverneur  l’avait faite recouvrir d’un morceau de tissu. La foule lui lançait des injures et des hommes avec des récipients pleins de boue et quantité d’autres choses attendaient. Des qu’elle répondait aux injures la boue s’abattait sur elle jusqu’à ce qu'elle en soit couverte, cette condamnation amusait beaucoup les chinois de cette époque. Mais shi tuan drapée dans son arrogance  resta imperturbable.

Un ancien amant délaissé s’avance

            « Je sais les mots et les chatouilles qui vont la faire réagir, elle va payer. »

Shi Tuan jeta un regard presque implorant au gouverneur qui lève ses bras au ciel.

            « Cela suffit, il est normal qu’elle soit sur cette planche car en aucun cas un juge ne doit être insulté dans l’exercice de ses fonctions même s’il n’est pas digne. Le juge songea à préparer ses bagages, il avait compris le message. Mais la réaction de Shi Tuan était elle aussi justifiée qui aurait agit différemment à sa place. Que celui qui n’aurait pas fait de même, jette la première poignée de boue. » Le silence gagna la foule.

            « Bien entendu tu n’auras pas le fouet. »

            « Mais que vont devenir mes frères, ne pouvez vous pas adoucir leur peine. »

            « Venez prendre le thé à la tombée de la nuit. »

Elle comprit ou cru comprendre qu’elle allait passer à la casserole.

Publié dans Recits

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