VIETNAM 4

LA MEGERE APPRIVOISEE

            Shi Tuan rentra catastrophée dans la petite cabane qui servait de logement au moine Fang.

            « Fang c’est une catastrophe le gouverneur  Tsen Hu Tchang m’a invité à prendre  le thé ce soir. »

            « Et alors le thé de Yunnan n’est il pas le meilleur de Chine. »

            «  Mais il ne s’agit pas de cela, je dois passer sur sa natte c’est ce que j’ai cru comprendre pour adoucir la mort de mes deux frères."

Fang avait envie de lui dire qu’elle n’en mourrait pas mais une force inconnue retint sa parole.

            « Et de quoi as-tu peur ? »

            « C’est que je ne suis pas une concubine agréable parfois je ne supporte pas que l’on me touche, parfois si mais plus rarement. »

            « Je pense que je peux remédier provisoirement à cette situation, tu as trop de bois. »

            « Comment cela trop de bois? »

            Remarque de Jean: Nous pouvons peut être voir une partie de l’explication concernant l’expression « Nous ne sommes pas de bois. »

            « C’est un peu long à expliquer mais es tu prête. »

            « Oui j’ai encore beaucoup de temps à attendre. »

            « Bon regarde le moine prit un morceau de bois et dessina sur le sol de la cabane. »

            « Il existe cinq éléments reliés chacun à un organe un sens et également à une partie du corps et beaucoup d’autres choses également comme un état de conscience, nous les chinois établissons beaucoup de correspondances  entre les choses, examinons tout d’abord le cycle d’engendrement ou de naissances successives, le cycle explique le fondement de la nature ainsi que la création du monde. »

Le feu en brûlant alimenté par le bois laisse de la cendre et cette cendre est de la terre, les anciens sages pensent  que tout l’univers vient de ce feu primordiale. la terre contient  beaucoup de minéraux  c’est de la terre que nous avons les minéraux de fer. L’eau vient quand le feu se refroidit. Les anciens pensaient  que le feu primordial donne le terre puis le métal ensuite l’eau apparue cette eau va permettre à la vie d’apparaître  et puis au bois de pousser ce qui va raviver le feu qui sans cela s’éteindrait. L’homme est un petit monde dans un grand monde. Ainsi le feu est relié au coeur  et au réseau sanguin, la terre est reliée à la rate et à l’estomac, l’eau est reliée aux reins et à la vessie elle éteint le feu, le métal est relié aux poumons et au gros intestin et aussi à la peau, le bois est relié au foie qui transforme les aliments et à la vésicule biliaire. Tu m’as dit que par moment tu ne supportais pas que l’on te touche cela indique un vide de l’élément métal. D’autre part comme le blanc de tes yeux tire vers le jaune on peut dire que ton foie a un excès de mauvaise énergie. »

            « Mais que puis-je faire? »

            « Mais en parler à Fang pour le moment, il s’agit de rééquilibrer l’énergie des cinq éléments enfin provisoirement, ensuite il y a des plantes, des manières de pensées adaptées. Tiens regarde ce qu’il se passe. Il se remit à dessiner sur le sol.

Eau éteint le feu. Le bois recouvre la terre. la terre absorbe l’eau, le métal coupe le bois. Il s’agit d’un cycle de renforcement. mais toi tu es dans un cycle de destruction. c’est à dire Que le bois émousse la hache, que le feu évapore l’eau , et que la terre pourrit le bois. la terre et le bois sont alors en excès, et ils vident les trois autres éléments, ainsi en plus de ne pas être touchée, tu es souvent  fatiguée et tu digères mal.

            « Cela est vrai mon savant, mais que peux-tu faire ? »

            « Allonges-toi et ne bouges plus. »

Le moine, effectua des sortes de passes à distance du corps.

            « Tu vois, enfin tu ne vois pas mais sous la main nous pouvons sentir les différentes enveloppes, elles correspondent aux différents organes. la jeune femme s’assoupit et ne se réveilla que quand Fang toucha son corps, elle ne réagit pas.

            « C’est arrangé tu peux aller à ton rendez-vous. »

            « Tu es sur? »

            « Oui. »

            « Mais toi ce n’est pas pareil. »

            « Tu veux dire. »

            « Non. »

            « Si tu voulais dire que ce n’est pas pareil parce que je n’aime pas les femmes. »

            « Oui c’est cela, mais ne te vexe pas, je ne sais pas tenir ma langue. »

            « Alors ferme les yeux et imagine que c’est ton beau gouverneur qui te caresse. »

            « Alors. »

            « Tu peux continuer encore. »

            « Sens-tu une différence. »

            « A peine, j’ai seulement envie de rire à certains endroits. »

            « Tu es prête tout se passera bien va te faire belle. »

Shi Tuan embrassa Fang sur les deux joues.

            « Dommage tu sais apprivoiser les plus rebelles. »