Peyre qui n’avait pas assisté aux épreuves ressorti contant de ses folles retrouvailles avec Rosalla.
« Connaissez-vous un prêtre, pouvant nous marier. »
Guimard s’étrangla de rire.
« L’amour t’aura-t-il tourné la tête, il ne se trouve que des bonhommes ici, je te proposes Bertan Marti qui va passer ce soir, cela te conviens. »
« Oui, peu importe la religion. »
« Pourvu que nous soyons marier. » rajouta Rosalla.
« Mais ce n’est pas un vrai mariage, mais cela le vaut bien, tu lui demandera sa bénédiction. » rajouta Guimard
Vers la fin de l’après midi, le sage cathare arriva majestueux, quand il passait tous se taisaient, Guiamard s’inclinait ainsi que tous les rudes soldats, Bertran avait un regard percent capable de jauger les âmes, il s’arrêta devant jean.
« Pourriez-vous venir partager mon repas mais il n’y aura pas de viande. »
Jean hocha la tête
« Nous pourrions philosopher, j’ai perçu de grandes connaissances chez- vous. »
Bertan continua son chemin
« Ne t’inquiètes pas je n’oublies pas ta bénédiction. » Dit-il en se tournant vers Peyre.
Jean entra dans la vieille maison où séjournait le parfait Bertand Marti.
« Venez manger messire Jean, j’ai fait commander pour vous du pâté de poisson, ainsi que du vin blanc. » Il regardait jean avec amusement.
« Ainsi Monsieur le templier, vous avez fait une fausse mort, pour continuer votre mission dont je n’arrive pas à bien lire la teneur. »
« Je vous laisse deviner ce que je veux bien, messire Bertrand. »
« Ne me détrompez pas ce que viens de vous dire est-il exact? »
« Parfaitement. »
« A bon, je vois que vous posez des questions sur le château à votre goût bien petit et surtout peu efficace, surtout si nous le comparons au Krach des chevaliers en terre sainte, mais il s’agit plus d’un temple que d’un château et je pense qu’à sa chute si elle a lieu le catharisme n’en aura plus pour longtemps. »
« Ce lieu est-il rendu saint par vos pensées et vos rituels ou bien un centre de force, et autre questions, les doctrines dualistes ont-elles un avenir?, ces religions ne durent pas vous souvient-il de l’antique religion des Iraniens appelé le Zoroastrisme, en clair cette sorte de doctrine peut elle franchir la mer du temps. »
« Je vous laisse libre de vos opinions Messire Jean.’
« Si nous en croyons le livre des deux principes la terre serait un enfer, serait l’enfer proprement dit, mais que constate-t-on?. Rien n’est plus pacifique que les cathares car ils estiment que tuer un animal et à plus forte raison un homme c’est priver l’âme d’une expérience. Alors de deux chose l’une soit nous sommes en prison en enfer et dans ce cas pourquoi respecter la vie?, ou bien nous trouvons un grand respect de la vie et dans ce cas l’enfer est ailleurs ou n’existe pas. ».
« Mais nos contradictions sont... »
« Je sais ce que vous allez me dire, vous allez me parler des contradictions de l’église catholique, mais je ne suis pas un défenseur de l’église romaine, je ne suis plus Templier, votre argumentation est très subtile avec les évêques, mais je ne suis pas évêque. »
« Ne dit-on pas dans l’évangile qu’il faut reconnaître un arbre à ses fruits et nos principes donnent un espoir, pas un fol espoir certes, a votre avis est-il plus pessimiste de dire , vous êtes en enfer et aprés votre mort ce ne pourra être que mieux, si vous faites de bonnes actions vos vies futures ne pourront être que mieux, car nous retournons plusieurs fois sur le terre ce qui explique que nous respectons la vie, de plus si le diable nous retiens prisonnier les femmes ne sont les êtres diaboliques que nous décrivent les inquisiteurs et autre religieux, chez les cathares les femmes peuvent accéder à la prêtrise. »
« Je continue de prétendre que votre logique est défaillante bien qu’elle comporte moult avantages, mais raisonnons en philosophe. Première affirmation ; nous sommes en enfer, mais les femmes font des enfants donc précipitent quantité d’âmes en prison, ne sont-elles pas à leur insu l’instrument du démiurge?.
« Que nous soyons enfermé dans un corps masculin ou féminin, ou se situe la différence, les âmes ont-elles un sexe?. »
« Passons, mais je ne suis pas convaincu, et je ne comprends tous vos symboles et votre mystique profonde, ainsi qu’en est-il du pentagramme comme le suggère la forme du château de Montsegur.?. »
« Vaste programme, je vais tenter de vous répondre. »
Bertrand se mit à dessiner un pentagramme, puis il prolongea les traits et dessina une étoile à cinq branches, il rejoignit les pointes et forma de nouveau un pentagramme
« Je peux continuer, mais la pièce ne vas pas être assez grande, puis en continuant il en sera de même pour le village, le pentagramme peut se prolonger ainsi à l’infini, il symbolise ainsi l’infiniment grand et l’infiniment petit, ce qui est en haut est comme ce qui ‘est en bas, le château de Montsegur a lui aussi cinq côtés, et à chaque saison le soleil viens frapper un repère symbolisant l’illumination, car si la terre est le domaine du diable, le soleil est un allié de Dieu. »
« Dieu aiderait donc le Diable, le mot latin Diabolos veut dire celui qui sépare, n’est-il pas une illusion de séparation, votre manière de vivre se rapproche de celle des sages chinois, ne peut-on pas dire qu’a partir de l’éveil ou du réveil les deux principes n’existent plus, et pourquoi Dieu aide-t-il le diable en lui prêtant le soleil. Le rêve permet de se réveiller et la veille correspond a un endormissement. »
« Vous cultivez le paradoxe maître jean, le rêve est un voyage dans le monde de l’âme, l’âme elle même est destinée a rejoindre l’esprit. »
« Oui mais pour cela il est nécessaire qu’elle soir conscient d’elle-même et cela ne peut se faire après la descente aux enfers, autrement dit qu’elle ait vaincu et subie des vies successives, pour vous faire plaisir je veut bien admettre que nous sommes en enfer mais que ce séjour est nécessaire, ce qui peut expliquer votre grand respect de la vie. »
« Ne trouvons nous pas ici une doctrine salutaire, l’enfer n’existe pas après la mort, il n’existe pas non plus un jugement dernier ou les gens brûleraient pour l’éternité. »
« Oui certes je connais fort bien les dérives de notre mère l’église mais vous êtes exposés par la nature de vos explications aux mêmes erreurs, ne vas-t-on pas voir des croyants cathares insulter des femmes enceintes, certains ne vont-ils pas être tenter de se donner la mort pour sortir de l’enfer, vous êtes la dernière lumière spirituelle des cathares, après vous qu’en restera-t-il?, ne serait-il pas temps d’abandonner les simplifications abusives et d’entrer dans l’ombre pour vous assurer de la pérennité. »
« Oui je vois vous êtes un des membre des groupes secrets. »
« Qui existera toujours dans mille ans. »
« Certes, mais pour un petit nombre, tandis que les cathares ont profondément changé la vie du Languedoc. »
« Oui mais pour combien de temps, la guerre a repris et j’ai peur que le Sud si riche n’attire sans cesse des convoitises, quel vie a eu notre défunt Raimon »
« Certes mais les cathares n’était-ils pas le prétexte à la mise a sac du pays?. »
« Non ce fût d’abord un danger pour l’église, et par la suite un prétexte, peut-être que si vous aviez été plus secrets la guerre n’aurait pas été entreprise. »
« Peut- être dans une vie ajouta jean a brûle-pourpoint serait vous un moine catholique, je vous verrais bien aider les pauvres. »
« Vous voulez rire. » répliqua Bertand Marti. « Finissons notre repas, pour vos deux tourtereaux je peux bien sur faire une bénédiction, les mariages n’existent pas dans l’église cathare, si vous voulez voir un prêtre je vous indiquerez qui ne sont pas hostile à notre église, la guerre n’est pas une guerre de religion. »