« Mais d’où viennent tous ces corbeaux ? » Dit Rosalla.
« Mon enfant expliqua Jean ils se nourrissent de cadavres, il y a aussi des loups vraisemblablement, mais nous allons y aller car il y a un survivant je le sens. »
Jean arriva, de nombreux cadavres jonchaient le sol au milieu d’une nuée de corbeaux, Jean reconnu rapidement la griffe d’Imbert , les loups jappaient, une femme était étendue et à côté d’elle était une enfant d’un an environ, les loups n’osaient pas approcher car le petit enfant n’avait pas peur des oua ouas. Jean parla aux loups qui partirent.
« Regarde Rosalla c’est ton premier enfant. »
« Oui nous l’appellerons Raimon. » Dit Rosalla.
« Et nous en ferons un autre nous mêmes. » Rajouta-t-elle, Jean ne répondit pas car il savait qu’elle n’aurait pas d’enfants.
« Mais pour l’instant fait comme si tu l’avais fait. »
Neuf jours plus tard aprés une grossesse nerveuse accélérée Rosalla pu allaiter ce qui était presque miraculeux car le lait était inexistant et les puits étaient empoisonnés, ils se nourrissaient d’une réserve de céréales et de l’eau de la rivière. Elle cessa de produire du lait en arrivant en Provence.
Au loin dans le hameau d’à côté s’élevait de la fumée et des cris horribles, Imbert était à l’oeuvre, Jean savait comment éviter les routiers mais mu par une force supérieure il se dirigea vers le village. Il s’était promis de ne tuer en aucun cas, mais il savait qu’il allait tuer et ne savait pourquoi, il savait aussi que ses compagnons allaient arriver à bon port. A couvert des arbres il s’approcha à deux cents cinquante mètres.
Un chevalier invectivait Imbert.
« Vous n’avez pas respecté les ordres, le pillage est autorisé mais pas le meurtre, de plus vous vous apprêtez à brûler une jeune fille. »
« C’est une hérétique. »
« L’a-t-elle reconnue ? »
« Non. »
« Dans ce cas, seul le procès pourra le déterminer et la procédure pourra durer plus d’un mois, détachez- la immédiatement. »
Il ne pu continuer, un adjoint d’Imbert l’avait transporté d’un coup de lance puis Imbert alluma le bûcher.
« Que faisons nous ici, nous ne pouvons la délivrer nous ne sommes que deux combattants et eux sont plus d’une vingtaine. » Dit Godefroy.
« Si, il faut que je la délivre dit Jean, il faut que je la délivre de la souffrance pour qu’elle puisse s’épanouir dans ses vies futures c’est mon destin passe moi l’arbalète. »
« Quoi au mieux tu peux que la blesser, nous sommes à la limite de la portée des arbalètes de plus il y a de la fumée beaucoup de fumée car Imbert a mis du bois vert pour qu’elle brûle à petit feu, c’est impossible. »
« Impossible n’est pas Templier. »
Mais pourtant je ne devais pas tuer, que se passe-t-il? Ta vie pour une meilleure transition pour elle, pour l’inconnue lui répondait une voix dans sa tête. Il épaula et attendit que son doigt bouge de lui-même. Le carreau partit de lui-même, la fille mourut sur coup touché au coeur.
Les hommes d’Imbert se retournèrent.
« Filez » Dit Jean à la petite troupe
« Et vous dit Godefroy. »
« Ne vous inquiétez pas je vais les entraîner dans une autre direction, puis je vous rejoindrais. »
« En êtes vous sur ? »
« Oui vivant ou mort. »
Jean se montra puis partit dans une direction opposée à la petite troupe.
« Attrapez le vivant si vous le pouvez. » Cria Imbert
Jean avait la propriété de se rendre invisible, il ne changeait sa structure physique mais personne ne le percevait.
La chasse à l’homme durait depuis plus d’une heure les hommes d’Imbert vinrent faire leur rapport.
« C’est un sorcier, il apparaît et il disparaît, de plus en plus il peut viser le coeur à six cent pieds, ce n’est pas naturel nous ne voulons plus continuer, il va tous nous tuer pour nos crimes. »
Seuls les quatre routiers les plus audacieux, des hommes sans foi ni loi poursuivirent les recherches. Mais cela se passait mal pour Jean, il n’arrivait plus à former le mur d’invisibilité coutumié, le branchement ne fonctionnait plus et la voix intérieure était désespérement muette. « Père pourquoi m’as tu abandonné? » cette phrase était de circonstance. Il opta pour la stratégie des Horaces et des Curiaces et combattit les hommes les uns après les autres, il les blessa tous, il ne restait plus qu’Imbert.
« Nous nous retrouvons. »
« Quoi, toi encore en vie, mais tu es un vieil homme maintenant, et je vais te tuer, je ne crois pas aux sorciers. »
Il s’élança mais ne rencontra que du vide, puis le pied de Jean, il tomba lourdement a terre.
« Cela fait trois fois que je t’épargne, pars. »
Jean partit en lui tournant le dos, il savait qu’Imbert allait frapper par derrière, il se retourna avec une violence incroyable, son épée trancha d’un coup la tête d’Imbert.
« Tu as eu trois chances. »
Il savait qu’il ne fallait pas le tuer et ne pas lui tourner le dos, mais s’éloigner à reculons, mais la nature même chez les initiés reprenait le dessus. Il n’eut pas le temps de philosopher une flèche comme la jeune fille martyre quelques heures auparavant lui transperça le coeur.
« Le retour de destin est rapide. » Telles furent ses dernières pensées en tant que Jean le Templier. Il savait qu’il était mort et sa pensée se tourna vers la jeune fille au bûcher qui reçu une vibration d’amour.
« Je t’ai tué mais je ne pouvais pas faire autrement, car la souffrance gène la progression. »
« En échange vous avez donné votre vie. »
« Oui. »
« Vous reverrais-je ?"
« Bien sur je viendrais te voir dans ton nouveau monde, dans le monde que tu vas construire de tes pensées actives, et plus tard je reviendrais sur terre et nous serons réunis. »
Elle revint sous la forme de Sylvia la première femme de Riberio.
Le routier contemplait l’arbalète ahuri, il ne comprenait pas comment il avait fait pour atteindre sa cible et tuer de si loin, il boitait après un cour d’épée de Jean et voyant son chef en danger il avait tenté le tout pour le tout.
« C’est l’arbalète du diable. » Il la jeta dans la rivière.