JEAN LE TEMPLIER 10

Publié le par maybruce


La petite troupe voyageait le matin de très bonne heure jusqu'à dix heures, puis ils reprenaient le soir. Aziz n'avait pas son pareil pour trouver des abris naturels et ombragés. Le voyage dura sept jours avant d'atteindre la mer  Rouge. Bodiouf vendit les chevaux, le chariot et acheta un petit bateau que Guido devait piloter jusqu'en Inde.

« Nul besoin de s'éloigner des côtes pour rejoindre l'Inde mais il y a aussi des brigands des mers » Dit Aziz.

« Mais nous ne pourrons pas les semer cette fois ci, ni les séparer. » Dit Jean.

« Aussi, nous allons protéger le bateau avec quelques exercices spirituels, tous ensemble il nous faudra imaginer trois cercles, un bleu, un jaune, un rouge tout autour de nous. »  Dit Aziz.

« Maitre, je ne comprends pas pourquoi, n'avoir pas fait cela dans le désert du Sinaï. »

« Nous devions affronter Hymbert pour l'empêcher de nuire. »

« Alors pourquoi ne pas l'avoir tué. » Dit Jean.

« Parce que je ne peux tuer et un seul homme doit le tuer et ce n'est pas moi. »

« Alors qui ? »

« Je ne peux le révéler, assez parlé, je vais me reposer. »

Une heure passa.

« Saladin à pris Jérusalem. » Dit Aziz.

« Comment le savez-vous. »

« Et bien je vais t'apprendre comment, il s'agira d'une autre initiation , chaque monde : physique, psychique et spirituel nécéssite un corps comme le dit St Paul, normalement  ces trois corps sont ensemble, mais il est possible de séparer le corps physique du psychique. »

« Et le spirituel. »

« Il ne peut être séparé que par la mort. Les cathares disent aussi le corps matériel, l'âme et l'esprit, mais cela revient au même, dans le pays où nous allons en Inde, les sages reconnaissent sept corps, mais il se peut que cette division soit l'œuvre de la pensée. »

« Qu'allons nous faire en Inde. »

« D'autres initiations. »  Dit Aziz.

« Comment s'est passé la prise de Jérusalem. » Dit Jean.

« Au mieux, il n'y a pas eu de massacre, seulement une rançon et des prisonniers. »

« Saladin, serait-il un sage. » Dit Bodiouf.

« Non, mais un homme qui se sert de son intelligence car dans Jérusalem vivent aussi des musulmans, de plus il augmente son trésor de guerre en demandant une rançon et les prisonniers sont une monnaie d'échange. »

« Saladin n'est il pas invincible. » Dit Bodiouf.

« Invincible certes, dans le sens où lui ne pourra être vaincu, mais il arrivera un jour où lui ne vaincra plus, son maitre s'appellera Richard. »

« Le roi d'Angleterre ? »

« En personne. »

« Et comment fera-t-il ? »

« Avec des soldats munis d'arbalètes et d'autres munis de grandes lances la cavalerie étant placée derrière, Saladin ne pourra vaincre Richard qui emploira les méthodes du général Antoine. »

« Célèbre inconnu. » Dit Jean.

« Alors Richard vaincra Saladin. » Dit Bodiouf.

« Certes non car il se réfugiera dans les villes fortifiées où Richard se cassera les dents. »

« Alors. » Dit Jean

« Ils vont être obligés de faire la paix, après nous reviendrons d'Inde. »

« Le bateau est près à partir, emmenez les barriques et partons. » Dit Guido.

Les deux enfants Raïcha et Matéo étaient tout content de prendre la mer.

« Nous allons aux Indes. »  dit Aziz « mais nous partirons demain AÏcha et Jean passerons donc une nuit à l'auberge, Guido et  Fariza ferons de même, le bateau est petit et la route est longue ».

Le matin, Aïcha se leva heureuse, c'était le lever du jour éclairant faiblement la petite de la maison en terre crue.

« Pourquoi es-tu si contente. »

« Parce que j'ai retrouvé le plaisir d'antan dans tes bras, alors je sais que nous resterons ensemble jusqu'à la fin et je sais que je resterais en Inde car c'est mon pays. »

« Pourtant le Maitre dit que nous retournerons après la croisade. »

« Oui, mais il n'a pas dit qui, ni toi, ni moi. »

« J'espère que nous ferons d'autres escales. » Dit Jean.

« Certainement et heureusement. »

« Comment peux-tu être si sûre de toi. »

« Je sais, c'est tout, mais ne me demande pas comment je sais car cela je ne le sais pas. »

Le bateau pris son essor, Mateo était content lui qui détestait les voyages à cheval, que ce soit en chariot ou autrement. Guido reprenait vie, il donnait des ordres tout en péchant.

« Ici au moins je n'ai pas le mal de terre. »

« Généralement nous parlons du mal de mer, mais le mal de terre je ne connais pas dit Bodiouf. »

« Il existe bien sur tout comme il existe le mal du feu pour les alchimistes et le mal d'air pour les contemplatifs, les maux sont tous les mêmes avec la tête qui tourne. Le mal de feu est provoqué par une trop forte contemplation du feu au cours de l'œuvre au noir, le mal d'air est provoqué par la peur de se dédoubler. » 

« Mais comment peut-on se dédoubler dit Guido on ne peut pas trancher notre corps par la moitié. »

« Mais tu as plusieurs corps, mais avant de me dire que tu n'en as qu'un saches que deux sont invisibles. »

Publié dans Recits

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