« Le pasteur Mazel ma confié un message de la plus haute importance à donner à notre communauté près de Lyon, puis j’espère émigrer en Allemagne. »
J’aurais pu dire « ça alors quelle coïncidence, je suis le même chemin que vous. » Mais je savais que ce n’était pas une coïncidence.
« Je vais aussi à Lyon, nous prendrons la calèche, je suppose qu’après la mort du commandant le pays sera plein de dragons vous recherchant, vous vous habillerez en femme. »
« J’espère qu’il n’y aura pas de grande robe vous empêchant de marcher. »
Rosine n’était pas spécialement belle, ni spécialement laide, elle se déshabillait sous la couverture, puis subitement elle l’ouvrit si sa tête était plutôt masculine son corps ne l’était pa.
« Si vous voulez nous pouvons passer un bon moment ensemble. »
« Nous n’en avons pas le temps, mais pas de panique nous arriverons à destination, mais il faut faire vite. »
Je remarquais que son épaule gauche saignait touché par un coup d’épée, je posais ma main sur sa blessure et je la regardais dans les yeux.
« Ne vous inquiétez pas pour votre blessure, et partons au plus vite, je comprends que vous avez peur de mourir et que vous vouliez profiter des plaisirs de la vie, ce n’est pas que vous n’êtes pas désirable bien au contraire, mais si nous faisions cela nous ne pourrions fuir à temps. »
J’avais traduit exactement ses pensées, les questions qu’elle se posait sur sa féminité et ses incertitudes concernant l’avenir. Elle ouvrit les yeux, ils s’agrandirent encore quand elle vit sa blessure cicatrisée.
« Mais qui êtes vous? ne faites-vous pas parti de cette mystérieuse fraternité qui posa jadis des affiches à Paris, ne lisez-vous pas les pensées? »
Pas mal, elle lisait auss.
« Si, mais ne traînons pas. Voici les vêtements, faites sécher les messages et devissez le talon droit de ces bottines elles sont presque à votre taille, j’espère que la cache sera suffisamment grande. »
Je savais qu’elle avait entièrement confiance en moi, je savais que je la connaissais de longue date, mais sans date tous les détails. Elle fût prête au bout de cinq minutes, j’avais enterré ses vêtements, attelé le cheval et la calèche.
« Allons Rosine la perruque est de travers, il faut faire bonne figure après des soldats »
Nous primes la calèche et nous dirigeâmes vers Mende où nous avions l’intention de dormir, nous rencontrâmes plusieurs barrages de soldats, il y en avait beaucoup. J’avais de faux papiers et me faisait passer pour un gentilhomme catholique quittant la région c’est ce que je leur expliquais et je présentais Rosine comme ma femme.
